« Il me semble que la peinture de Fred Kleinberg est une peinture de vérité, parce qu’elle est vraie à trois niveaux : par rapport à elle-même, par rapport à l’artiste, et par rapport à son contenu.
Un tableau de Fred Kleinberg, répond par avance à tous les «pourquoi », étant entendu que la réponse ne saurait appartenir à l’ordre de l’entendement : c’est dans le sensible qu’il nous plonge et c’est à un acquiescement du corps qu’il invite.
La forme est sûre et juste : on est d’autant plus sensible à cette vérité de la peinture venue de la rigueur du sensible que l’on perçoit aussi une vérité par rapport à l’artiste.
Il semble en effet que Fred Kleinberg travaille sous l’emprise de deux nécessités, l’une d’ordre technique et l’autre d’ordre quasi spirituel. On ressent fortement, devant ces grandes compositions (expressionnistes,) que, pour le peintre, faire et être sont une seule et même chose.
Enfin, les tableaux de Kleinberg contiennent une troisième vérité : celle de leur contenu. L’artiste ne parle que de ce qui le concerne dans le monde, il n’a rien à démontrer mais il a à montrer ce qui ne peut être décrit. la rage de peindre, cela existe !
Une rage telle que les tableaux de Fred Kleinberg apportent une signification avant les signes, offrent un monde avant des choses. Oui, décidément, une peinture de vérité comme il en est peu d’exemples aujourd’hui.»
Jean-Luc Chalumeau
Historien de l’art et critique d’art et auteur de nombreux ouvrages sur l'art contemporain.